Portrait de Marie-Alix Leroy

Marie-Alix Leroy : Ingénieur R&D, SRC IREIS

Quel est votre parcours ?

J’ai effectué une école d’ingénieur généraliste avec un cursus orienté vers la physique des matériaux. J’ai validé ce diplôme avec un Master en sciences des matériaux (pour l’électronique) à l’EPFL (École Polytechnique Fédérale de Lausanne), en Suisse.

Suite à des stages de recherche assez fondamentale en électronique de spin (domaine où l’on vise à utiliser le spin de l’électron comme porteur de l’information, avec comme découverte majeure l’effet de magnétorésistance géante utilisé dans les têtes de lecture des disques durs d’ordinateur), j’ai décidé de poursuivre par une thèse de doctorat au CEA Saclay dans un laboratoire de diffraction neutronique.

Cette thèse m’a permis de mener des expériences sur de nombreux grands instruments de recherche (lignes de lumière de synchrotron, diffractomètre de neutrons), sur des films minces magnétiques, ceci afin d’examiner l’intérêt de nouveaux types de couches magnétiques pour des dispositifs d’électronique de spin. A l’issue de cette thèse, j’ai choisi de m’orienter vers la R&D dans l’industrie. Le point commun de mon activité de thèse avec mon travail actuel à IREIS réside dans les techniques de dépôt de couches minces sous vide.

Venant de l’électronique, j’ai donc une culture assez différente de celle des couches dures et de la mécanique. Mais pour moi la force d’un chercheur, c’est également sa capacité d’adaptation, son intérêt renouvelé vers des domaines variés même en dehors de sa zone de confort, et sa volonté de questionner les certitudes acquises. C’est donc avec cet état d’esprit que j’évolue dans mon poste à IREIS.

En quoi consiste votre métier ? Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

Pour l’instant, je suis en charge de projets internes pour le développement de nouvelles couches dures. Mon temps se partage donc entre le dépôt de ces couches et leurs caractérisations mécaniques, puis leur test tribologique afin d’examiner leur régime de dégradation dans des conditions expérimentales pouvant reproduire les conditions réelles d’utilisation de ces couches. Ce qui me plaît dans mon métier, et dans mon poste actuel, c’est la variété des sujets abordés en interne, correspondant à des fonctions diverses des couches développées ici.

C’est aussi le défi d’essayer toujours de remettre en question et d’optimiser les matériaux, les procédés, et les moyens d’investigation actuels de nos couches. J’apprécie aussi la proximité entre la R&D et la production qui permet à la première de développer des solutions répondant à un besoin réel et d’avoir un feedback rapide des solutions proposées.

De quel projet êtes-vous la plus fière ?

Étant donné que je ne suis chez IREIS que depuis 8 mois, et que je n’ai travaillé que sur un nombre restreint de projets, il m’est difficile de répondre à cette question. Mais je pense que si une nouvelle couche que j’ai développée est compétitive par rapport aux besoins d’un client et à des fonctions recherchées, et est développée en production, alors cela me rendra assurément fière. D’une fierté différente mais au moins tout aussi appréciable que celle apportée par la publication d’articles scientifiques dans des revues de renom (comme en thèse).