Horizon 2020

Horizon 2020 : la France doit redoubler d’efforts

Entre janvier 2014 et février 2015(1), plus de 36 000 propositions ont été déposées et 4 800 ont été retenues par la Commission européenne dans le cadre du programme européen recherche et innovation Horizon 2020. Au total cela représente 8,8 milliards d’euros de subvention dont 986 millions d’euros pour près de 750 bénéficiaires français.

La France doit encore redoubler ses efforts.

Alors que la France pèse plus de 15% des ETP (équivalent temps plein) affectés à la R&D dans l’Union européenne à 28 et qu’elle contribue à hauteur de 16,3% au budget de l’Union, les 986 millions d’euros attribués aux bénéficiaires français sur les 14 premiers mois d’Horizon 2020 représentent seulement 11,2% des 8,8 milliards d’euros distribués. Un taux de retour de 69% que l’on peut comparer à celui de l’Allemagne (80%) ou du Royaume-Uni (142%).

Horizon 2020 finance en très grande majorité des projets collaboratifs de R&D et d’innovation mais il convient de rappeler qu’un financement dédié aux PME baptisé Instrument PME (Voir les pages 10 du numéro 5 et numéro 9 de 360°R&D) a été mis en place pour permettre à une PME seule de déposer un projet.
Les entreprises françaises doivent candidater en plus grand nombre sachant que la phase 2 de l’Instrument PME permet de financer jusqu’à plus de 2 millions d’euros en subvention par projet. Un financement qui vient donc parfaitement combler les financements nationaux.

Peu de candidat mais un taux de succès supérieur

Si on observe plus finement les résultats de l’Instrument PME, à titre d’exemple, sur les 2126 propositions déposées en réponse à l’appel à projets Instrument PME Phase 1 de février 2016, 86 propositions proviennent de PME françaises ; un nombre très faible comparativement aux 107 PME allemandes, 378 PME espagnoles et 421 PME italiennes.

L’appel à projets instrument PME Phase 2 également de février 2016 révèle quant à lui que la France, au travers de ses PME, dépose deux fois moins de projets que le Royaume-Uni et deux fois et demi moins que l’Espagne ou l’Italie. En revanche, le taux de succès est un peu plus élevé pour les PME françaises.

Le réseau des Points de Contact Nationaux (PCN) et Enterprise Europe Network (EEN) doivent être mobilisés par les entreprises pour connaître les opportunités offertes par Horizon 2020 et préparer au mieux les candidatures. Contacter le PCN PME Horizon2020.

Témoignage d’Eric Horesnyi, CEO de streamdata.io, lauréat de l’Instrument PME phase 2.

En quoi consiste votre projet ?

Streamdata.io édite une technologie de diffusion de données en temps réel sur des serveurs, objets connectés, mobiles et web, essentiellement pour le secteur financier, et plus récemment industriel. Cela permet à nos clients d’offrir des interfaces applicatives agréables et différenciées pour des données dynamiques, tout en maximisant le taux de conversion car les ordres sont basés sur un référentiel à jour. Notre solution permet à des places de marché d’augmenter leur revenu, tout en réduisant leur coût serveur et réseau, et donc leur empreinte carbone par un facteur x66.
Le projet lauréat à l’Instrument PME Phase 2 d’Horizon 2020 consiste à accélérer notre développement en Europe, tout en appliquant notre technologie à de nouveaux secteurs grâce à la mise en place de partenariats avec des éditeurs mondiaux et à l’accroissement de notre communauté de développeurs.

Combien de temps avez-vous consacré au montage du projet ? Quels sont les acteurs qui vous ont apporté un soutien pendant cette étape ?

Au total deux mois-homme. Cependant la très grande partie du travail provenait de travaux d’analyse stratégique et technologique que nous menions en préparation à notre lancement aux États-Unis. Notre candidature à l’Instrument PME Phase 2 d’Horizon 2020 nous a poussé à aller plus en détail dans cette analyse, et la rendre plus pertinente. Par la même occasion, nous avons ainsi affiné notre réflexion sur notre plan de développement. Sur les deux-mois, la partie rédactionnelle propre à l’Europe a dû prendre une semaine sachant que nous avons été accompagnés par un cabinet conseil spécialisé dans le montage de projets européens, Efficient Innovation.

Quels conseils donneriez-vous aux prochains candidats ?

Compte tenu du niveau de travail et de la préparation nécessaire pour déposer un dossier de qualité, il faut tout d’abord se poser la question sur ses chances d’être sélectionné. Pour cela, nous sommes allés à la présentation de lancement en 2014 organisée par le réseau PCN PME, et avons lu dans les détails l’ensemble des documents de l’Europe sur la thématique ICT.
Ce temps de qualification peut sembler long, mais il permet sans doute d’en gagner beaucoup par la suite. Durant cette préparation, nous pensions y voir une description de notre profil : disruptif et positif et une technologie avec une envergure mondiale. C’est pourquoi nous avons décidé d’investir du temps pour postuler.
Il ne faut pas hésiter à solliciter le réseau des Points de Contact Nationaux (PCN), ce qui a été notre cas avec l’ASRC.

Le 17 juin, matinée d’information nationale sur la place des PME dans Horizon 2020.

(1) Ces chiffres n’intègrent pas les appels IMI, les Instruments financiers, Art. 185, l’EIT.