Alain Bugat, Académie des technologies
Interview de Alain Bugat, Président de l’Académie des technologies
« Je reste convaincu de l’utilité de la recherche menée par des acteurs privés comme les SRC au service des entreprises. »
360°R&D : quelle est l’origine de l’Académie des technologies ?
AB : L’Académie des technologies est née en 2000 à partir du Comité des Applications de l’Académie des Sciences (Cadas). Sa création témoigne du fait que la technologie est une source de progrès pour l’humanité et pas seulement une application des sciences. La technologie se nourrit aussi de facteurs environnementaux et sociétaux.
L’Académie des technologies est une référence pour toutes les questions relatives aux technologies et à leurs impacts sur la société, l’environnement et la croissance économique. Elle joue un rôle de médiation entre les décideurs, l’opinion publique, la recherche et les acteurs socio-économiques.
Depuis 2013, l’Académie des technologies est placée sous la protection du Président de la République. Cette reconnaissance témoigne de l’intérêt public de son action. Un des objectifs de l’Académie des Technologies est de trouver un équilibre entre le développement des technologies et la perception du risque de la société.
360°R&D : quelles sont aujourd’hui les missions et les actions de l’Académie des Technologies ?
AB : L’Académie des technologies tire son originalité de la diversité de ses 297 membres : ingénieurs, industriels, chercheurs, agronomes, architectes, médecins, sociologues, économistes, avec une forte représentativité des directeurs de recherche du privé. Elle est un lieu de réflexions et de propositions d’actions face aux grands défis technologiques de la France.
Pour ce faire, elle :
- émet des recommandations et des avis auprès des pouvoirs publics et des acteurs socio-économiques pour une meilleure exploitation des technologies au service de l’homme.
- éclaire la société sur les opportunités et les risques liés aux nouvelles technologies.
Le comité qualité et le comité éthique sont un gage de l’expression collective et de l’indépendance des avis rendus par l’Académie des Technologies. L’ambition de l’Académie des technologies est l’objectivité de ses avis, aujourd’hui reconnue par les pouvoirs publics comme en témoigne l’implication de la structure dans la Stratégie Nationale de Recherche, la définition des Technologies clés 2015 ou la Commission Innovation 2030.
Nous souhaitons également réaliser des Livres Verts pour contribuer à la réflexion sociétale.
360°R&D : quel regard portez-vous sur l’ASRC et les SRC ?
AB : Culturellement, en France, il est plus difficile d’imaginer l’innovation incrémentale que de rupture. Je rêve de notre capacité à accompagner les entreprises gérées « en bons pères de famille » dont la croissance repose sur une stratégie d’innovation solide, continue et financée.
A l’occasion du gala de l’ASRC qui a récemment fêté ses 15 ans, j’ai redécouvert les travaux de SRC que j’ai déjà eu l’occasion de côtoyer à l’époque de l’ASIRDI et je reste convaincu de l’utilité de la recherche menée par des acteurs privés comme les SRC au service des entreprises.
Les académiciens apprécieraient de rencontrer ces acteurs discrets qui développent des technologies pointues. J’invite les SRC, au travers de l’ASRC, à nous informer de leurs travaux et particulièrement des innovations auxquelles elles participent.