La SRC Principia et Phimeca développent une nouvelle méthode de surveillance des infrastructures offshore

Depuis trois ans, la SRC Principia, spécialisée dans l’ingénierie appliquée à l’offshore et Phimeca, société experte dans l’évaluation et l’optimisation des performances des produits et des systèmes, collaborent sous une forme partenariale à la conception d’une nouvelle méthode qui permet de surveiller l’état d’installations offshore.

Pour les exploitants de plateformes en mer, les enjeux liés à la maintenance des installations sont immenses en raison de la complexité logistique et du coût des interventions. Les dispositifs actuels d’instrumentation reposent sur de nombreux capteurs souvent immergés (jauges de contraintes, accéléromètres, mesures d’angles…). Ces techniques posent plusieurs problèmes relatifs à la récupération des données enregistrées et à leur exploitation ; la quantité d’informations recueillies étant colossale, leur traitement s’avère complexe et n’offre aucune possibilité de suivi en temps réel.

« Pour faire face à ces contraintes, nous avons cherché à définir une méthode qui permette d’instrumenter très peu de choses pour en tirer le maximum d’informations utiles à la décision. Nous avons ainsi choisi de nous écarter des capteurs sous l’eau et de nous baser uniquement sur les mouvements du flotteur », explique JeanMichel Heurtier, directeur technique de Principia.

« Sans instrumentation de l’environnement marin, la méthode consiste à remplacer ce que l’on ne sait pas par le modèle », précise-t-il. Les résultats du modèle numérique permettent d’établir un métamodèle reliant les mouvements du flotteur et l’état de contraintes du système étudié. On obtient ainsi  un outil permettant une estimation de la durée de vie d’une installation, mise à jour instantanément à l’arrivée de toute nouvelle mesure.

« Dans ce projet, l’innovation ne réside pas dans une rupture technologique majeure mais dans la capacité que nous avons à faire dialoguer les compétences de Phimeca autour de l’analyse fiabiliste, de la gestion de la probabilité et des connaissances approfondies des systèmes marins maîtrisées par Principia », complète Jean-Michel Heurtier.

La mise au point de cette méthode est le fruit d’une collaboration de longue date entre les deux PME qui a débuté en 2010 avec des travaux conjoints de R&D pour TOTAL autour des approches fiabilistes. Le secteur de l’Oil & Gaz offre des débouchés mais le développement des parcs éoliens flottants ouvre également des perspectives pour l’exploitation de cette méthode d’instrumentation moins coûteuse et plus facile à maintenir.

Les deux sociétés cherchent à développer la méthode de façon industrielle et espèrent d’ici un an valider leur modèle en utilisant des données réelles issues d’une installation offshore.