La SRC ADIV améliore la protection animale en abattoir

Le respect de la protection animale en abattoir constitue un enjeu d’importance croissante pour les industries des viandes. Afin d’améliorer les conditions d’accueil et d’abattage des animaux et de se conformer à leurs obligations légales dans ce domaine, la SRC ADIV a mis au point un outil innovant permettant aux entreprises de s’assurer du respect de la réglementation en vigueur en matière d’étourdissement, tout en préservant la valeur marchande des produits.
« En vertu d’un principe rappelé par le règlement européen sur la protection des animaux à l’abattoir (N°1099/2009), les opérateurs doivent s’assurer, lors de l’abattage rituel, que les animaux ne présentent aucun signe de conscience ou de sensibilité », rappelle Laurent Picgirard, responsable des activités Technologies & Métiers à l’ADIV. « La solution retenue par la France pour les ovins est celle d’un étourdissement réversible avant abattage obtenue par l’application sur les tempes de l’animal d’un courant dont l’intensité est réglementée », poursuit-il. « L’opération, si elle est mal maîtrisée, est cependant susceptible de provoquer des pétéchies, des tâches cutanées qui déprécient la valeur de la carcasse ».

A l’issue d’une réflexion engagée en 2015 en vue de réduire l’apparition de ce phénomène, l’ADIV a isolé les paramètres temps/intensité de l’anesthésie les plus favorables. « Ces travaux ont abouti à la conception, en collaboration avec notre partenaire industriel CIP automation, d’un générateur qui permet de stabiliser l’intensité reçue par les animaux lors de l’électronarcose », détaille Laurent Picgirard. Le générateur, testé en routine dans un abattoir spécialisé sur l’espèce ovine, est désormais commercialisable auprès de tous les abattoirs ovins.

L’ADIV a également développé un savoir-faire spécifique dans la conception et l’aménagement des entrées de ligne d’abattoir intégrant les différents aspects de la protection animale. Les experts de l’ADIV renforcent notamment leurs connaissances en matière de comportement animal dans le cadre de programmes de R&D d’intérêt collectif, menés pour certains en collaboration avec les équipes de l’INRA de Theix qui étudient les différentes dimensions du bien-être animal : unité mixte de recherche  sur les herbivores, Quapa, épidémiologie animale, etc.

« Nos interventions visent à améliorer au maximum la protection des animaux, en prenant en compte à la fois les caractéristiques des animaux, l’équipement industriel, les conditions et méthodes de travail, ainsi que les connaissances et la formation des opérateurs », explique Sylvain Labayle, responsable des activités Pré-ingénierie de l’ADIV. L’importance prise par cette question dans le débat public et le renforcement de l’arsenal réglementaire dans ce domaine ont amené la ligne d’activité à entreprendre plusieurs missions spécifiques sur ce sujet ces derniers mois.

Les interventions de l’ADIV dans ce domaine reposent toujours sur un audit préalable de la situation. « Nous faisons l’analyse de l’existant, en intégrant les espèces traitées, les cadences, les caractéristiques du bâtiment, mais aussi en recueillant l’avis des personnes directement en charge de la manipulation des animaux », témoigne l’expert de l’ADIV.

L’audit aboutit en général à des préconisations en matière d’organisation du travail, de formation, mais aussi de conception des installations : matériel de contention, d’étourdissement, équipements de saignée et de levage, couloirs d’amenée, position du piège, etc. « Notre objectif est de conduire l’entreprise à l’amélioration vertueuse de la protection des animaux, de la qualité des produits et de la santé des travailleurs. Nos préconisations visent à réduire les facteurs de stress, en limitant autant que possible les interactions avec l’humain, les bruits, les odeurs, les chocs, les éclairages éblouissants, etc., et à sécuriser les process de pré-abattage jusqu’à la mort des animaux », poursuit Sylvain Labayle. « Dans ce domaine, nous avons l’avantage de bénéficier d’une solide expérience des solutions qui fonctionnent et de celles qui ne sont pas satisfaisantes. Nous avons aussi celui de connaître, par notre contact constant avec les entreprises, les contraintes industrielles des abattoirs ».